Un voyage à dos de cheval en Mongolie
De l’herbe à perte de vue. Le vent qui vous fouette le visage. Et, à vos côtés, un petit cheval caractériel qui vous en fait parfois voir de toutes les couleurs, mais que vous ne pouvez vous empêcher d’aimer. Vous n’avez jamais été aussi loin. Pas dans l’espace, mais dans l’exotisme. Vous êtes en Mongolie. La Mongolie n’est que cela : une interminable plaine verdoyante, épisodiquement marquée par la ligne jaune de traces de 4 x 4. Son immensité est de temps à autre rompue par un groupe de yourtes (des tentes circulaires de feutre blanc que les nomades Mongols appellent maison). Khovd, la capitale provinciale, à l’extrême ouest (non loin des frontières chinoise et russe) est un petit ensemble de constructions soviétiques, au milieu de la plaine désolée au pied de l’Altaï. La base du Tsast Uul, qui se dresse du haut de ses 4193 m à l’extrémité ouest du massif du Tsambagarav, n’est qu’à 96 km de là. Cette région de steppes se prête volontiers à la randonnée, notamment à cheval, avec leurs propriétaires pour guides. Et c’est là que vous êtes aujourd’hui, face à cette plaine immense. Vous remontez sur votre cheval qui vous regarde d’un oeil torve (il vous regarde de travers depuis que vous avez mis du déodorant ce matin) pour reprendre la route et respirez l’air pur de cette partie du monde. Cet air se charge soudain d’effluves de menthe et d’ail sauvage que les sabots des chevaux devant vous ont effleuré. Les névés sont lointains mais semblent pourtant à portée de main ; les bruits les plus lointains vous parviennent avec clarté : un yak qui grogne, une marmotte qui siffle en se précipitant vers son terrier, un oiseau qui s’envole. Au milieu de nulle part apparaissent soudain un chamelier et son cortège de bêtes dédaigneuses, ou encore des chasseurs de marmottes. Un vol de rapaces indique souvent la présence de yourtes, dont les occupants sortent pour retenir un mastiff peu commode et vous invitent à les rejoindre pour partager un verre de lait de jument fermenté. L’espace d’un instant, vous vous souvenez de la civilisation occidentale, de son bruit, de son rythme, de sa technologie et de sa pollution. Mais tout cela ressemble à un rêve lointain, presque effacé. Il sera bien difficile de revenir après un tel voyage. En fait, vous n’en reviendrez jamais totalement… C’est l’un des plus beaux voyages qui soient, mais pas à mettre entre toutes les mains. D’octobre à avril, il peut y faire extrêmement froid ; mieux vaut privilégier un voyage entre mi-mai et septembre (juillet est notamment populaire pour les naadam, des festivals de 3 jours où les hommes s’affrontent dans des épreuves de lutte, tir à l’arc et course de cheval dans les principaux centres de la région). Et si vous n’êtes pas un adepte du cheval, c’est une destination qu’il vous pouvez d’emblée oublier : votre postérieur en souffrirait trop. D’autant que le cheval de Mongolie est d’humeur assez imprévisible : vous avez déjà vu un cheval qui ne supporte pas qu’on prenne des photos alors qu’on est sur son dos, vous ??
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