Séjourner chez les moines sur l’île de Saint Honorat

Pas besoin d’aller toujours très loin pour être complètement dépaysé. Cette semaine, je vous invite à traverser la baie de Cannes pour vous rendre sur l’île de Saint Honorat. Dans les allées ombragées du centre de l’ile, entre les parcelles sauvages et les champs d’oliviers et de vignes, un calme réparateur s’installe rapidement. Passé les murs d’enceinte de l’église abbatiale, la sérénité des lieux et la règle de << faire silence >> renforcent cette sensation, en lui apportant une dimension supplémentaire. Dans la cour intérieure et dans le jardin du cloître des << retraitants >>, on se sent plus léger, détaché, avec un sentiment de quiétude véritable. Le temps d’une retraite spirituelle, Saint-Honorat permet de vivre comme ses moines, qui prennent leurs repas en silence et partagent leur temps entre prière et travail. Les moines de la communauté cistercienne, propriétaire et unique habitante de l’ile, vivent aujourd’hui encore selon la règle de saint Benoît 2 Ora et Labora (<< Prie et travaille >>).

Entre leurs trois ou cinq heures de prières quotidiennes, ils travaillent dans les 8 hectares de vignes et d’oliviers pour produire sur place entre outres 40,000 bouteilles de vin par on et 12,000 de Lérina, une liqueur à base de plantes et de fruits importés. Ce mode de vie n’a quasiment pas changé depuis la découverte de l’île. En 405 op. J.-C., Honorat, un aristocrate gallo-romain, accompagné de quelques hommes découvre Lérina, une île sauvage qui selon la légende était habitée par des monstres. Rien d’effrayant pour ceux qui décident de se détacher de la société et sont en quête d’un désert- le lieu qui, selon la Bible, représente l’épreuve purificatrice et la rencontre avec Dieu. Ils s’y établissent et fondent une communauté religieuse, dont l’influence s’étend rapidement de la Provence à l’Angleterre, pour connaitre son âge d’or aux 8ème et 9ème siècles. Au cours des siècles suivants, les nombreuses attaques, sarrasines et espagnoles notamment, mènent à la destruction de la première abbaye au 10ème siècle et à l’édification d’un système de défense, dont le monastère fortifié, aujourd’hui désaffecté, faisait partie. Une communauté de bénédictins occupe les lieux jusqu’à la Révolution Française, moment où l’île est vendue à des propriétaires privés. En 1860, elle retrouve sa vocation d’origine avec l’arrivée de moines cisterciens, à l’origine de la congrégation qui y vit aujourd’hui. Saint Honorat fait partie de ce que l’on appelle les îles de Lérins. L’eau y est magnifiquement bleue et chaude, c’est le cadre idéal pour sortir du monde et profiter le temps d’une journée ou de quelques jours. Vous pouvez séjourner à l’Abbaye qui est l’unique lieu pour dormir sur l’île. Pour en savoir plus, allez sur le site de la communauté : http://www.abbayedelerins.com/

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