Dans le ciel de Nazca
Pour les voir, une seule solution : prendre de la hauteur. Ce n’est que du ciel que l’on peut admirer l’une des oeuvres les plus fascinantes que les hommes aient jamais crée : les lignes de Nazca. Le petit avion décolle, s’élève jusqu’à 300 mètres d’altitude, et ils apparaissent alors dans toutes leur splendeur : des centaines de lignes droites et de figures géométriques enchevêtrées ; quelque 70 dessins, plantes, animaux et êtres imaginaires stylisés ! Ce sont les fameux géoglyphes de Nazca, qui couvrent près de 500 kilomètres sur le plateau desséché entre Nazca et Palpa ! Profondes de 10 à 30 centimètres, parfois larges de 3 mètres, ces lignes ont été tracées par simple enlèvement des pierres dégageant ainsi un trait plus clair que le sol. Les motifs sont d’une netteté époustouflante : un condor de 130 mètres d’envergure, un drôle de singe de 80 mètres à la queue en spirale, un magnifique colibri de 60 mètres et une araignée ventrue de 46 mètres sont les plus impressionnants. Ces géoglyphes sont avant tout un mystère. La perfection de la réalisation étonne tout d’abord, car les glyphes n’étant visibles que du ciel, l’artiste ne pouvait pas avoir une vue d’ensemble. Alors comment a-t-il fait ? Peut-être que, sous l’emprise d’un hallucinogène, le « dessinateur » était guidé par une vision d’essence chamanique ? Aucune explication non plus quant à leur signification, bien que la fonction rituelle soit quasi certaine, en liaison peut-être avec des cérémonies agraires rattachées à la fertilité et à la pluie. La région est particulièrement sèche et une ligne suit justement les sillons souterrains creusés par l’eau descendant de la montagne et qui alimente les puits… Certains ont avancé un lien avec l’astronomie. Ce qui est possible, car tous les peuples préhispaniques avaient des connaissances remarquables en la matière. A ce jour, en tout cas, le mystère reste entier. Seules certitudes : œuvre d’une civilisation préinca, les « lignes de Nazca » ont été réalisées entre 500 av. et 500 apr. J.-C. Mais elles ont été vues pour la première fois en 1939 seulement. C’est l’Américain Paul Kosok, spécialiste de l’irrigation, qui eut ce privilège : il survolait la région lorsqu’il découvrit ce secret qui attendait l’invention de l’aviation pour être percé !
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